
Ce roman coréen évoque la terrible pression exercée par la société sur les plus jeunes et l’obligation pour eux de viser les meilleures places de l’échelle sociale sous peine d’être déconsidérés et méprisés.
Cette frénétique course au succès est organisée dès leur petite enfance afin que les études leur permettent d’accéder à un poste prestigieux qui offrirait la considération attendue.
La réussite professionnelle et sociale, voilà quel est le sujet de ce roman glaçant aux allures de thriller.
Mais de réussite personnelle il n’en est pas question ! La société coréenne est construite de façon à pousser l’individu vers une fonction utilitaire et nie son identité, ses émotions, ses désirs puisqu’ils ne servent pas la collectivité.
Le lecteur est guidé dans ce monde effrayant par un narrateur qui a tenté de se rebeller contre ce système et a fréquenté une université un peu moins prestigieuse que ce qu’on attendrait de lui.
Il y a fait la rencontre de Seezon, une jeune femme essentielle dans le récit puisqu’un relai de la narration nous permet de saisir de l’intérieur toute la logique de son parcours : un jour, elle a mis fin à ses jours.
Et pourtant, n’avait-elle pas accédé à un poste prestigieux ?
Comment expliquer ce geste ?
Et pourquoi enjoint-elle les jeunes qui accèdent à la réussite à se suicider à leur tour, non sans avoir d’abord publié sur un site internet la vidéo mettant en scène leur mort ?
Cette génération condamnée à réussir, sans possibilité d’épanouissement autre que le travail est-elle en train d’organiser une sourde révolte dont la manifestation la plus terrible les contraint à se supprimer ?
Cette fiction est violente et brutale mais reste absolument crédible.
Elle a le pouvoir d’ouvrir une réflexion sur le sens de la vie, sur la nécessité d’exister en tant qu’individu dans une société contraignante et annihilante.
Chez Decrescenzo
J’avais vu un documentaire sur cette course à la réussite il y a quelques années, ça m’a marquée. Je ne connais pas ces éditions, merci de la découverte 🙂
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Oui une maison d’édition qui gagne à être connue ! Pour ma part, c’était mon premier roman coréen. Une découverte.
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Nos jours heureux a été ma seule lecture coréenne pour le moment, un coup de poing d’ailleurs !
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