Rhode Island, crime et dilemme moral
J’ai beaucoup aimé ce roman policier qui se fait l’écho d’un véritable dilemme : faut-il maintenir en prison un dangereux criminel le plus longtemps possible, quitte à fabriquer de fausses preuves, ou bien faire éclater la vérité sur ces pratiques douteuses et mensongères qui pourraient menacer l’équité du système judiciaire ?
Diggs est un garçon absolument perturbé qui répond à ses angoisses par la torture d’animaux puis par le crime odieux de plusieurs femmes…
Au moment où il pourrait être libéré, on s’ingénie à trouver des motifs de le maintenir en prison…
Lorsque Mason, propriétaire du journal le Dispatch découvre ce scandale qui arrange cependant tous les habitants de l’état de Rhode Island mais qui lui apparaît comme une aberration, et comme un sujet en or pour relancer son journal, il entreprend une enquête pour rétablir la justice : en effet, si l’on peut maintenir quelqu’un en prison de façon arbitraire, on porte atteinte au respect des lois.
Dura lex sed lex.
Mullivan, journaliste au Dispatch, et qui a couvert à ses débuts un terrible double meurtre commis par Diggs sur une mère et son enfant, comprend tout l’enjeu de la situation et tremble à l’idée qu’un pareil criminel puisse quitter la prison pour probablement récidiver aussitôt…
Ce roman se lit d’une traite : bien construit et bien écrit, il interroge véritablement le fonctionnement de la justice, de la presse, et de la prise en charge des criminels
« S’ils montent de fausses accusations contre Diggs, qu’est-ce qui les empêchera de faire pareil contre un autre détenu ? Peut-être un mec dont le crime ne sera pas aussi grave. Peut-être un mec qui ne sera coupable de rien du tout. Nos représentants sont censés faire respecter la loi, pas l’enfreindre. »
Chez Actes Sud, Actes noirs
Moonpalaace 