Lire la correspondance d’un écrivain constitue-t-il une entrée essentielle sur son intimité ?
Est-ce le gage de comprendre davantage qui il est ?
Et que vaut cette prose jetée sur le papier ?
Proust disait des lettres que Flaubert écrivit toute sa vie : « ce qui étonne seulement chez un tel maître, c’est la médiocrité de sa correspondance. »
Faut-il voir de la part de Proust une trop grande sévérité de jugement, une boutade méchante ou une jalousie plus profonde ?
Et plus largement, faut-il séparer le romancier de l’épistolier ? (Vaste DÉBAT !)
Flaubert a écrit un nombre considérable de lettres. Sans doute cette activité était-elle un prolongement à ses séances d’écriture, une façon de laisser courir sa plume plus librement et de ne jamais rompre tout à fait avec cette pensée qui chemine à l’écrit…
« Voici cinq heures que j’écris des lettres ».
Ainsi Flaubert ouvre un véritable dialogue à distance, il évoque sa santé, le quotidien, la mort…
Ses interlocuteurs sont George Sand et Maupassant. Mais aussi d’autres écrivains contemporains, Tourgueniev, Baudelaire, Edmond de Goncourt, Renan… ou encore des relations mondaines ou éditoriales, sa famille, des femmes de talent qu’il tient en haute estime.
Et c’est fort intéressant de connaître ses points de vue.
Alors pour quelle raison Proust formula-t-il un si sévère jugement à l’encontre des lettres de Flaubert, lui qui par ailleurs avait formulé de grands compliments sur sa prose ?
« Un homme qui par l’usage entièrement nouveau et personnel qu’il a fait du passé défini, du passé indéfini, du participe présent, de certains pronoms et de certaines prépositions, a renouvelé presque autant notre vision des choses que Kant… »
Cela reste un mystère mais cela ne saurait condamner ces échanges épistolaires de qualité.
Un grand merci à l’Hôtel Littéraire Gustave Flaubert ! Sur ma table de chevet de la chambre Goncourt, j’avais cet exemplaire offert et j’aime beaucoup l’idée d’un livre pour une nuit !
Moonpalaace 