
Les Assises Internationales du Roman organisées par la Villa Gillet à laquelle le Prix Bookstagram s’associe, proposent cette année une édition numérique
Ce contexte inédit n’empêche pas de faire vivre la littérature, notamment à travers l’ #AIRCHALLENGE qui vise à présenter des œuvres liées à un thème annoncé.
Le premier thème retenu est le huis clos. Même si la pièce de Sartre vient naturellement à l’esprit du lecteur, la littérature foisonne de romans dont les personnages sont enfermés dans un face à face qui bien souvent réveille des tensions ou permet ce que le regard de la société ne saurait tolérer.
Pour ma part, j’ai choisi de présenter le roman de Frederick Exley, auteur américain assez méconnu jusqu’à ce que Monsieur Toussaint Louverture vienne extraire de l’oubli cette pépite.
Le Dernier stade de la soif est la démonstration brillante que le parfait modèle de l’anti héros peut devenir un personnage passionnant.
Ici il a les traits d’un homme d’une trentaine d’années que sa femme vient de quitter, séparé de ses enfants et qui enseigne péniblement à des élèves médiocres pourtant destinés par le système à réussir. Il méprise la mesquinerie de ses collègues et sa vie dans un village perdu de l’État de New York sent le moisi.
Son occupation favorite consiste en la fréquentation des bars le week-end et il s’abandonne de tout son être à l’alcool.
Mais il voue un véritable amour à la littérature et son ambition première n’a jamais été que d’écrire le grand livre qui aurait fait de lui un auteur reconnu.
Hélas, ses précédents ouvrages sont passés inaperçus.
Ce personnage est bel et bien enfermé dans un huis clos : en face-à-face avec lui-même, il est son propre adversaire, son pire ennemi et son plus grand écueil.
Devenu misanthrope et dépressif, il supporte la compagnie de sa seule divine bouteille et jette sur ses congénères un regard lucide et d’une drôlerie confondante.
Le huis-clos révèle son échec cuisant et livré à lui-même il ne lui reste plus qu’à coucher sur le papier les circonvolutions désastreuses de sa vie dans un texte autobiographique qui lui semble bien dérisoire.
L’antidote est parfois dans le poison… et peut-être que de ce huis clos émergera un peu de génie.
Nick Hornby disait : « À ce livre colle la puanteur d’une vie qui a pris le chemin d’un désastre ; c’est pour cette raison qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre. »
Belle préface de François Busnel et posface de Nick Hornby.
Chez Monsieur Toussaint Louverture
Dans la même série j’ai lu »Personne de gagne » et j’avais adoré ce livre. Je suis aussi tenté par celui ci.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour cette recommandation !
J’aimeAimé par 1 personne