
Colette, femme de lettres à l’honneur
De Colette, j’ai retenu la prose poétique, le mot qui fait mouche, l’expression locale qui se glisse entre les phrases et fait entendre son accent bourguignon rocailleux.
J’ai aimé tous ses romans que j’ai dévorés pour y trouver insinuées entre les lignes ces émotions qu’elle sait si bien dire.
J’admire sa capacité à s’émerveiller devant les choses simples de la vie… un crépuscule, un rayon de soleil sur les blés, une rose qui embaume l’air…

Alors quel plaisir de découvrir cet Herbier !
C’est sa voix, reconnaissable entre toutes, que ce bel ouvrage renferme entre ses pages.
Elle y décrit les fleurs qu’elle aime, on croit sentir leurs parfums, on se laisse porter par des évocations oniriques, exaltées parfois, sensibles toujours.
Et au détour d’une phrase, c’est l’esprit de l’époque que l’on saisit : Colette fait des allusions à ses contemporains, à son quotidien, à sa mère Sido.
L’ouvrage écrit à la fin des années 1940 par Colette reparaît sous la forme d’un grand album de littérature illustrée.
Les aquarelles et les dessins de Raoul Dufy dialoguent avec ses textes : c’est une entente parfaite, entre la douceur des tons choisis et les portraits virtuoses d’une vingtaine de fleurs.
« La rencontre entre Colette et Dufy était celle de sensibilités voisines » a écrit Maurice Goudeket, le dernier mari de Colette.
L’objet livre des éditions Citadelles et Mazenod est comme toujours magnifique.
(100 pages, 11 aquarelles pleine page et 14 dessins in-texte à la mine de plomb
1 tiré à part).
C’est la nouveauté du printemps.
« Rose, où se satisfont tes anciens amants ? Comme tous les amants vieillis ou détrônés, ils se contentent de te chanter. »

