
Bibhouti Bhoushan Banerji a écrit le premier roman écologique de la littérature bengalie : De la forêt
Votre esprit a-t-il besoin de s’échapper et d’entreprendre un voyage hautement dépaysant ?
Je vous propose un roman qui vous mènera sur les terres du Bihar, tout là-bas dans le nord-est de l’Inde.
Mais d’abord, fermez les yeux et laissez-vous porter en imagination dans une forêt merveilleuse, une forêt dont vous n’avez probablement jamais foulé le sol ni contemplé la luxuriante végétation, peuplée d’une faune sauvage aussi belle que dangereuse. Une jungle indienne inoubliable.
Satya est notre guide. Nommé régisseur d’un domaine de 400 hectares près de Purnea, il administre les forêts de Labatuliya, rencontre les métayers et arpente ces vastes étendues à cheval.
Alors qu’il craint l’ennui loin des activités divertissantes de Calcutta, la découverte de ce territoire extraordinaire le subjugue et s’imprime à jamais dans sa mémoire sensitive.
Là-bas, les collines bleutées sont recouvertes de tamaris, la plaine voit s’étendre les pamplemoussiers et le jasmin, la chaîne des montagnes au loin se confond avec la canopée et un dais de fleurs sauvages vous abrite des rayons du soleil.
Le ramage des oiseaux emplit l’air.
Alors que le soleil du soir donne une teinte pourpre et étrange aux contours du paysage, les buffles sauvages, les tigres et les cobras mortels viendront bientôt déambuler librement sous la lune.
Si vous êtes dans de bonnes dispositions, il se pourrait même que vous aperceviez des déesses sylvestres se baigner la nuit dans les lacs.
Ici, on se trouve bien souvent dans le dénuement le plus total. Les habitants des masures se nourrissent de peu et vivent comme on vivait voici mille ans, tandis que d’autres prospèrent et se promènent à dos d’éléphant.
Le récit de ces quelques années en communion avec la nature est fabuleux et vous ravira les sens comme l’esprit.
Les portraits vous rendront les personnages attachants et vous aurez l’impression vivifiante d’avoir fait là un voyage éblouissant.
Pour autant, aucune naïveté dans le propos. La deuxième partie du roman bascule dans une réflexion écologiste.
En effet Satya est amené à distribuer les terres aux métayers et sait que peu à peu leur installation sur ces terres conduira à la destruction d’un environnement exceptionnel.
L’auteur Bibhouti Bhoushan Banerji (1894-1950) se fait le témoin exceptionnel d’un temps déjà lointain où des forêts impénétrables restaient préservées avant d’être exploitées et peu à peu abîmées par la main de l’homme.
Il vous emporte avec lui dans un voyage magnifique.
De quoi se sentir transporté très loin d’ici.
« Dans un tel paysage, on n’éprouve plus d’autre désir que de s’abandonner à ses pensées. L’attention se porte sur des sensations, une acuité nouvelles, et une conscience plus qu’humaine, infinie, comme surgie lentement des profondeurs de l’être. En prenant forme dans l’esprit, elle suscite une joie extrême. Comme si les battements paisibles du cœur se mettaient à l’unisson de chaque arbre et de chaque plante. »
Chez Zulma
Ah Zulma et ses pépites dépaysantes…
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Oui on ne se lasse pas de ces voyages toujours plus exotiques !
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