
Le dernier roman d’Anna Hope, vient de sortir, Nos Espérances
Anna Hope a la plume délicate de celle qui n’a pas besoin d’effets pour séduire parce que ses mots sont toujours justes à décrire les émotions qui nous emportent, nos failles et nos tourments.
Avec son troisième roman, elle offre à ses lecteurs la subtile déclinaison de la féminité à travers les portraits croisés de femmes qui entrent dans le monde adulte et se confrontent à la réalité.
Cette fois-ci elle choisit l’époque contemporaine comme cadre à son roman et s’attache au destin de trois amies qui dans leurs années d’études ont partagé une maison dans le Londres des années 90, alors que leurs rêves étaient pleins et lumineux, que l’avenir leur tendait les bras et que leurs espérances d’accomplir leur vie les faisaient vibrer de tout leur être.
Trois portraits de femmes construisent ce roman et tissent des motifs complexes sur plusieurs années pour exprimer l’insouciance de la jeunesse qui tôt ou tard est confrontée à la gravité du monde.
Lissa la comédienne aspire à fouler les planches et à se faire un nom à la hauteur de sa beauté et de son talent.
Cate l’activiste croit en un monde meilleur et se laisse emporter par ses amours.
Et Hannah, la sublime Hannah, à qui tout semble sourire, promène son regard serein sur l’avenir.
Comment en se frottant à la vie leurs rêves vont-ils s’émousser ou au contraire se renforcer ?
Comment l’amour, le mariage, la maternité et les plans de carrière viennent-ils bousculer leurs idéaux et leurs désirs ?
Quels compromis sont-elles prêtes à faire ? Jusqu’où peuvent-elles aller sans renoncer à une part d’elles-mêmes ?
Leur amitié est souvent un secours dans les épreuves, elle est faite aussi de petites jalousies au goût amer et de comparaisons qui minent le moral quand l’une réussit mieux que l’autre, quand l’autre semble toujours plus heureuse, plus brillante, plus à même de maîtriser son destin.
Après La Salle de Bal dont l’action se situait au début du XXe siècle pour s’interroger sur la place des femmes au travers d’une magnifique histoire d’amour, j’attendais beaucoup de ce roman.
Si j’ai d’abord été surprise par le changement d’atmosphère et d’époque, j’ai trouvé qu’Anna Hope encore une fois excellait à décortiquer ce qui nous lie les uns aux autres, ce qui nous émeut et nous anime, et j’ai été emportée par sa capacité à poser un regard lucide et profond sur ces femmes qu’on aimerait bien côtoyer encore un peu et que l’on quitte à regret en tournant la dernière page.
Une vraie réussite. Un roman qui a su guérir ma panne de lecture et me faire oublier – pour un temps au moins – le chaos de notre époque.
Chez Gallimard