Femmes de lettres à l’honneur·littérature

Femme de Lettres à l’honneur : Virginia Woolf, Un lieu à soi

Nouvelle traduction d’un texte essentiel

Quelle était la revendication de Virginia Woolf dans ce texte qui déploie une réflexion intime autant que philosophique ?

Avoir un lieu à soi… c’est-à-dire un lieu dans lequel une femme pourrait s’isoler, hors de toute contrainte domestique, pour enfin s’adonner entièrement à l’écriture.

Or dans la société des années 1930 où elle évolue, ce qui peut nous paraître normal est un luxe, voire une incongruité.

Comment ? Un endroit rien qu’à soi ? Un endroit pour rêver, créer, imaginer ?

Mais que diable ? La femme n’a-t-elle pas toute sa maison pour évoluer et s’épanouir tranquillement au milieu de ses enfants et des différentes tâches de l’intendance qui ne manquent pas de l’attendre ?

Non, il lui faut un endroit où « travailler, écrire, penser, être prise au sérieux, et au bout du compte avoir un nom » comme l’indique la préface.

Folio propose une nouvelle traduction de Marie Darrieussecq à ce texte des plus célèbres de l’auteure anglaise.

Si le titre choisi par Marie Darrieussecq diffère de celui que l’on a toujours entendu – Une chambre à soi devient Un lieu à soi – ce n’est pas aussi anodin qu’on pourrait le penser.

En effet, Marie Darrieussecq s’attache à démontrer dans la préface de ce volume que le titre d’abord choisi en français voici 70 ans circonscrit la femme à une chambre, comme si une femme ne pouvait évoluer en dehors de cet espace intime, sans prétention d’occuper un bureau, un véritable espace où travailler…

Et pourtant, le titre en anglais n’évoque pas de « bedroom » mais bien une «room » : a room of one’s own.

Les traductions précédentes étaient-elles un brin misogynes ?

La question est posée…

Se promener dans la pensée de Virginia Woolf alors qu’elle-même déambule d’une université à une bibliothèque en passant par des déjeuners et des temps d’écriture et laisse libre cours à ses réflexions, est étrangement rassérénant.

Si les femmes n’ont pas toujours eu de lieu à elles pour écrire, rien ne les a empêchées de réfléchir à leur condition.

Brillante démonstration dans cet essai féministe.

Chez Folio

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