Quel nom de la littérature française féminine pouvez-vous citer si vous cherchez l’œuvre la plus ancienne qu’il soit ? Il semblerait bien qu’il s’agisse de Marie de France…
Marie de France, poétesse du XIIe siècle composa des lais dont la beauté lyrique s’allie aux légendes celtiques à l’époque où la fine amor, dite aussi amour courtois, dictait les conduites amoureuses entre les hommes et les femmes bien nés.
Fort heureusement, son œuvre est passée à la postérité au même titre que celle d’un Chrétien de Troyes.
Les lais sont une forme poétique directement héritée de la tradition orale alors que les livres restaient rares et que les histoires se racontaient le soir au coin du feu.
Ils s’apparentent à de brèves nouvelles versifiées, on y croise la biche blanche et le cygne, le rossignol et les loups-garous qui constituent un bestiaire merveilleux.
Les lais de Marie de France puisent directement à la source des légendes bretonnes, probablement armoricaines, peut-être aussi galloises.
Ils sont parfois devenus des contes célèbres repris par des auteurs tels que Charles Perrault ou Madame d’Aulnoy.
L’univers des lais rend compte de la croyance médiévale en cet Autre Monde si proche du nôtre et dans lequel évoluent des créatures surnaturelles, des fées et des déesses.
Il est intéressant d’observer que le mariage y est rarement présenté comme la possibilité d’un épanouissement pour la femme mais plutôt comme une façon de leur imposer ce que souhaitent les hommes.
Ces récits métaphoriques disent le monde et l’amour, sachons entendre leur poésie bien des siècles plus tard.
Le texte est présenté dans une édition bilingue qui propose la version originale en ancien français et sa traduction en français moderne.
Ce texte appartient à la collection des Chefs d’œuvre de femmes : des textes classiques sont réédités avec les magnifiques couvertures de l’illustratrice @soffronia dont je vous conseille le beau compte.
Chez Folio
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