littérature

Le Silence d’Isra – Etaf Rum

Ce roman relate la terrible destinée de trois générations de femmes palestiniennes exilées aux États-Unis et prisonnières des traditions de leur famille dont la culture ne laisse que très peu de place aux désirs personnels, aux ambitions ou aux échappées.

Tout commence en Palestine.

Isra a 17 ans , elle aime lire et rêver.

Malgré ses envies de poursuivre des études à l’université, elle se voit bientôt mariée à un homme qu’elle n’a pas choisi et qu’elle ne connaît pas.

Quitter cette vie contraignante auprès de ses parents lui permettra peut-être de trouver enfin plus de liberté, espère-t-elle.

Elle le suit à Brooklyn où une nouvelle vie commence…

Mais c’est sans compter sa belle-mère Farida pour laquelle les traditions doivent être respectées et qui impose à Isra les règles de vie d’un monde patriarcal dans lequel elle a toujours vécu.

Ici les femmes restent à la maison pour élever les enfants et n’ont voix au chapitre pour aucune des décisions du foyer…

Isra s’étiole, perd bientôt ses rêves et commet l’affront terrible de ne donner naissance qu’à des filles…

Lorsque bien des années plus tard sa fille Deya est en âge d’être mariée, elle découvre un secret qui pourrait bien lui permettre de se détourner d’un chemin déjà tout tracé…

Quel terrible tableau de la condition féminine ce roman dresse-t-il !

Les femmes sont soumises à des traditions ancestrales auxquelles elles ne semblent jamais pouvoir échapper. Réduites au silence, elles baissent la tête, asservies qu’elles sont aux hommes de leur communauté, parfois battues,violées,

niées dans leur identité même, prêtes à disparaître, à devenir invisibles, ou à mourir.

La dimension autobiographique du récit effraie : ces destins féminins ne relèvent pas seulement de la fiction, ils traduisent une terrible réalité.

Dans cette culture où le rêve n’est pas permis aux femmes, la littérature offre un échappatoire, une large fenêtre ouverte sur un monde qu’elles ne semblent pouvoir arpenter qu’en imagination.

À moins qu’une femme libère enfin la parole…

Chez L’Observatoire

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