Tessa Hadley – Le Passé

Le roman de Tessa Hadley nous invite dans un cottage au fond des bois à une subtile exploration du passé.

Ce qui me fascine chez Tessa Hadley, c’est la profondeur de l’écriture, c’est l’âme qu’elle met dans chacune de ses descriptions, le sens du détail qui jamais n’ennuie mais au contraire époustoufle par sa précision autant que par son authenticité.

Elle semble écrire comme elle respire, de façon absolument naturelle et fluide, sans heurts.

Et pourtant le propos n’est pas lisse car ce qui l’intéresse, c’est trouver les frémissements sous le visage impassible de ses personnages, c’est décrypter la société anglaise qui se tient bien à l’abris sous des dehors irréprochables.

Dans Le Passé, elle passe au crible les relations de trois frères et sœurs adultes qui viennent s’installer quelques semaines ensemble dans la maison de leurs grands-parents, tentant de reconstituer le noyau de leur enfance et de partager avec leurs propres enfants des moments heureux.

Mais dans un lieu tellement chargé de souvenirs, de vieux objets et de lettres oubliées, le passé refait jour et s’invite inopinément dans leur vie.

Le Guardian a écrit qu’il y avait du Jane Austen dans cette plume alerte… et c’est très juste.

De façon très courtoise et subtile elle dissèque les relations humaines, familiales et sociales sans jamais se départir d’un regard doucement ironique, sans concessions et très avisé.

Et puis cette atmosphère anglaise inimitable est parfaitement rendue dans ses romans. C’est un délice de s’y plonger.

Je continue ainsi avec bonheur mon exploration de l’œuvre de cette auteure que j’ai découverte avec Occasions tardives… puisqu’il n’est jamais trop tard pour lire d’excellents romans.

Je crois que je suis arrivée à un moment où ce qui m’importe plus que tout en littérature, c’est l’exigence de l’écriture, la beauté des mots choisis et des ambiances qui infusent ainsi longtemps dans mon esprit.

Chez Bourgois