Ouvrez la boîte de Pandore…
Et ne craignez pas d’en prendre plein les yeux !
Ce roman claque, jette des paillettes à qui ouvre la boîte, explore une communauté aussi extravagante qu’extravertie, et surtout rend compte de l’incroyable vitalité et de la profonde humanité des drag-queens.
Sortez les perruques, les robes lamées, les faux-cils et les talons rouges de 25, soyez subjugués par leur show talentueux, leur art de la mise en scène et leur façon incroyable de transformer la réalité…
Mais surtout, allez voir plus au fond, oui, tout au fond de la boîte de Pandore, derrière les fanfreluches… et oubliez les préjugés.
C’est là que vous trouverez le cœur de ces hommes devenus femmes, c’est là que vous comprendrez de quoi ils sont faits, comment ils vivent, se transforment lentement et s’embrasent sur scène, comment ils souffrent aussi parfois d’une enfance à la Dickens ou de la misère sociale.
Ici on croise les homos, les trans, les drags, parfois des filles, tous enfants des rues hébergés dans des « maisons », foyers d’orphelins et « joyeux taudis ». Mais Madonna, Basquiat, Keith Haring et bien d’autres sont là aussi.
« Tu es drag. Tu n’es plus un homme. Pas exactement une femme. Tu es en dehors. Tu es l’exemple que chacun incarne sa création. »
Julien Dufresne Lamy nous offre la possibilité de voir ce que l’on ne voit jamais, de comprendre ce qui est encore tabou : quelle incroyable odyssée, quelle découverte absolue que ce roman qui s’intéresse à la culture drag !
James, alias Lady Prudence, nous raconte les trente années de cette folle épopée, de cette vie dans les marges des grandes villes américaines, des années 80 jusqu’à aujourd’hui, en passant par les années Sida qui brident la fête et déciment les rangs.
Un jour il/elle rencontre Victor, un homme marié qui a tout quitté pour cette vie débridée parce que sa véritable identité se trouvait ailleurs.
Les deux narrations se croisent faisant alterner savamment les points de vue, celui de l’aîné qui a tout vécu depuis les débuts à celui qui des années plus tard reprend le flambeau et monte sur la scène.
Mais être drag, c’est bien plus qu’une représentation, c’est se placer à la limite des genres pour révéler la nature profonde des êtres.
« Le genre, la race, la famille. Ton boulot est de faire des flip-flops avec tout ça. Déplacer les curseurs. »
C’est aussi revendiquer sa différence, être au-delà des « carcans normatifs de l’identité ».
Assumer qui l’on est.
Et cette dimension est extraordinairement bien réussie.
Bravo Julien Dufresne-Lamy pour ce coup de maître !
Chez Belfond.
Sortie en librairie aujourd’hui.
Pour moi, LE livre de cette rentrée littéraire!
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C’est vrai que le sujet est complètement inattendu ! Il s’impose déjà par son originalité et son humanité 😊♥️
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