Et si dans notre poitrine battait le cœur d’un Dieu ?
Quand à 4 ans, le petit Pherial Chpapjik, enfant yougoslave dont on ne sait rien, se retrouve placé dans un orphelinat, qu’il doit s’y faire une place mais qu’il est aussitôt brinquebalé d’une famille d’accueil à une autre dans des atmosphères pas toujours bienveillantes, il commence une vie chaotique faite d’une enfance difficile, suivie d’une adolescence complexe entre difficultés scolaires, violence, et maltraitance.
Mais il est animé d’un désir profond qui fait battre sa poitrine : retrouver un jour sa maman, et surtout vivre, trouver dans le réel ou le rêve une façon de supporter la difficile réalité de l’abandon, faire face aux épreuves, garder la tête haute et le cœur plein.
Sur ce chemin, des femmes donneront à l’enfant des raisons de croire que la vie vaut la peine d’être vécue, desfemmes qui lui insufflent le goût de vivre, de se battre et de se tenir bien droit dans l’adversité, des femmes aimantes et inoubliables, comme autant de lumières dans l’obscurité.
L’enfance du petit Phérial, c’est celle que l’auteur Philippe Krhajac a vécue et dont il s’inspire largement pour ce premier roman bouleversant écrit à la première personne.
Publié tout d’abord sous le titre Une vie minuscule, la parution en poche au printemps a donné un titre beaucoup plus lumineux à son histoire : Un Dieu dans la poitrine est bien une façon de contrecarrer le destin, de croire en ses forces intimes, même si elles sont enfouies au plus profond, et même s’il faut des trésors de patience et de bienveillance pour les extraire de soi.
Le chemin est long avant de trouver un équilibre, et parsemé d’horreurs : délinquance, abus sexuels, prison sont les obstacles qu’il faut absolument éviter et qui pourtant constituent autant d’écueils.
Le théâtre se présentera sur sa route comme un moyen de rédemption, un exutoire, un tremplin.
Au contact des grands noms de la littérature et dans la fréquentation des beaux textes, n’est-on pas enclin à trouver malgré tout l’existence plus douce ?
« Savez-vous ce que c’est que de tournoyer dans les étoiles sans être l’une des leurs ? »