Ann Beattie fait la chronique douce amère d’une jeunesse américaine bien nantie qui évolue dans le monde devenu chaotique du 11 septembre, entre désenchantements et désillusions.
Ben fait ses études à la Bailey Academy, un collège de riches étudiants paumés et surdoués.
Il y croise la route de Jasper et de la fascinante Loulou, évolue dans une constellation d’amis, de parents et de rencontres improbables, fréquente la Société honorifique emmenée par leur brillant professeur M. LaVerdere qui fait figure de mentor et inculque bien plus que son savoir à ses étudiants.
« LaVerdere ne se contentait pas d’être leur professeur, il était la puissance occulte. »
Mais que reste-t-il de ces années d’insouciance une fois projeté dans un monde dont l’harmonie semble avoir volé en éclat en même temps que les Tours jumelles ?
Ben voit sa vie s’enfuir inexorablement quand il termine ses études et se confronte à la réalité, entre rencontres d’un soir, relations amoureuses désastreuses, et carrières avortées.
Lorsque des années plus tard son amie Loulou lui fait une demande tout à fait étonnante, ses certitudes sont ébranlées et il s’aperçoit que son ancien professeur M. LaVerdere semble « avoir gravité autour de [lui] avec une constance remarquable »…
Si j’ai trouvé le début du roman difficile à suivre, la deuxième partie hors du collège et de l’université permet d’assembler les éléments d’un puzzle dont l’intégralité propose une réflexion profonde sur le sens de la vie.
Les liens qui se créent entre les êtres constituent une toile complexe et enchevêtrée, et ne semblent jamais vouloir se défaire.
Mais qui sommes-nous, individuellement et sans les autres ?
Et comment nos désirs propres peuvent-ils prendre l’ascendant sur ce que les autres veulent de nous ?
Des questions existentielles sont au cœur de ce roman.
Nouveauté chez Bourgois
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