Dans son premier roman, Violaine Huisman fait un portrait sensible de sa mère, entre ombres et lumière.
D’une plume alerte, poétique et incisive, Violaine Huisman fouille chaque recoin de ses souvenirs pour en extraire les sensations, les peurs mais aussi les trouées de bonheur à vivre une enfance aux côtés d’une mère malade.
Maniaco-dépressive :
« l’adjectif semblait définitif, il luisait d’une aura singulière comme un front cireux sur lequel une sueur mortuaire s’est glacée, comme la gelée fige le bœuf aux carottes. Cette épithète accablante ne servait plus à caractériser un état transitoire, symptomatique, mais à circonscrire tout son être. »
Dans ce roman largement autobiographique, l’auteure fait le portrait plein d’amour de sa mère, et les ombres portées au tableau ne semblent présentes que pour mieux faire éclater la lumière alentours : c’est une femme en effet lumineuse, fantasque et joyeuse qui virevolte sous nos yeux, et même si elle sombre dans l’abattement des phases de dépression, l’énergie de son désespoir et la force derrière ses faiblesses nous la rendent attachante.
Cette femme écrit… elle choisira d’ailleurs un titre aussi poétique que symbolique pour sa publication :« Saxifrage ».
Jolie métaphore pour définir son état, le saxifrage étant « cette plante qui perce la roche pour trouver la lumière ».
Cet élan vers le haut malgré l’attraction irrésistible des profondeurs est magnifique.