
Une histoire pleine de poésie et de tumulte
Quand une destinée fantasque attend les deux personnages éponymes, quand le lecteur voyage de Paris jusqu’à l’Ukraine, de l’opéra de Milan jusqu’aux confins de l’hémisphère Sud, et qu’il croise sur sa route chaotique des bibliophiles rusés, des cantatrices capricieuses et des hommes d’affaires inventifs, c’est que l’auteur est un magicien qui a jeté quelques paillettes d’or sur le monde et transformé une réalité parfois morne en un conte joyeux et poétique, capable de sublimer la relation amoureuse.
« Edgar, fils d’une pauvresse, tout juste sorti de la misère, et Ludmilla, arrivée sans le sou d’une campagne ravagée… » se rencontrent lors d’une improbable occasion, et leurs vies à jamais liées connaîtront toutes les variations que peut offrir la destinée, les séparant pour mieux les faire se retrouver dans d’incroyables péripéties.
Dans une originale variation sur le thème de l’union, cette fable est aussi une réflexion plus profonde sur l’amour et sur ce qui lie profondément deux êtres, malgré les aléas imposés par la vie.
Si l’auteur raconte sous couvert de la fiction un peu de son histoire personnelle, le lecteur prend plaisir à suivre ces deux personnages virevoltant dans l’existence comme deux papillons inséparables, « envahis l’un et l’autre par la sensation d’être à nouveau au complet dans le monde » lorsqu’ils sont unis.
Voici un passage que j’aime beaucoup parce qu’il montre combien les personnages sont positifs, solaires, et ont foi en leur destinée. Ainsi, Edgar sait intimement au début de sa vie qu’il rencontrera celle qu’il compare à une pépite :
« Il avait l’impression d’être un orpailleur debout dans le torrent et qui agite la boue dans son tamis, en attendant qu’y brille une pépite d’or. Il savait qu’elle apparaîtrait un jour et cette certitude, que rien n’étayait, le gardait de toute mélancolie. »
Je conseille cette lecture à tous les rêveurs, à tous les lecteurs qui aiment suivre des personnages hauts en couleurs et attachants, dans un sillage éblouissant.
Merci aux @editionsgallimard pour cette belle lecture !

