Une femme aux prises avec la réalité du monde judiciaire
Élise Arfi, avocate commise d’office, prend part au procès de 7 Somaliens, «ces hommes, étrangers parmi les étrangers, pauvres parmi les pauvres, incriminés pour des faits terribles et terrifiants » :
la piraterie,
la prise d’otage,
le meurtre.
Mais malgré ces faits, le devoir d’une avocate est de maintenir l’équité et la justice, tout comme la dignité de son client, le pirate numéro 7, que tout désigne pourtant à la vindicte européenne.
Élise Arfi interroge ainsi ses propres motivations à devenir avocate, son parcours entre mythes littéraires et réalité du terrain, et questionne également le système judiciaire de façon très lucide : la vie d’un Somalien vaut-elle vraiment celle d’un Européen dans la conception des jurés et de toute la justice ? Terrible question, terrible constat…
Et que faire lorsque son client dérive dans les limbes de la folie, harassé par des traumatismes et le choc carcéral ?
Élise Arfi montre dans ce document qui relate des faits réels et vécus au début de sa carrière, que parfois certains bourreaux sont aussi des victimes et que si le personnage de Fahran a réellement participé à des faits d’une extrême gravité en mer, rien ne justifie – jamais – que l’on considère un être humain comme un « déchet ».
Sa plume efficace rend compte d’une réalité affolante.
Mais il faut regarder le monde bien en face pour pouvoir agir, s’engager et croire encore en l’être humain.
Chez Anne Carrière Editions
Moonpalaace 