Casanova traîne dans son brillant sillage une réputation insolente, celle d’un jouisseur sans limite, d’un libertin flamboyant, masqué pour séduire plus encore, et qui s’échappa même de la prison des plombs à Venise…

« Le seul système que j’eus, si c’en est un, c’est celui de me laisser aller où le vent qui soufflait me poussait. »
C’est ainsi tout du moins que nous le présente la légende.
Mais savez-vous que ses grands-parents étaient de simples cordonniers ? Et qu’il fut pressenti pour embrasser une carrière dans le clergé ?
« Petit-fils d’artisans, fils de comédiens, Giacomo a passé sa vie à essayer de se faire une place parmi les privilégiés» même s’« il se rêve conseiller d’un prince ou amant d’une princesse ».
Quand dans un château en Bohème il écrit ses mémoires en français pour le prestige que cette langue octroie à son auteur, c’est surtout avec l’intention de s’inventer une vie plus extravagante encore que la sienne, pour recréer par les mots un monde incroyable qui transporte le lecteur… et parce que la vie ne vaut que pour le jeu permanent qu’elle permet à un homme de sa trempe.
Michel Delon, professeur émérite de littérature française à l’université Paris IV-Sorbonne, spécialiste du siècle des Lumières, signe une préface éclairante sur la Venise du XVIIIe siècle, avant de nous exposer le contexte de chaque chapitre des Mémoires.
Le texte est celui de l’Histoire de ma vie ici présenté dans une édition luxueuse.
Le livre comportant 448 pages est un objet artistique absolument fabuleux : les couleurs chatoyantes des 250 illustrations font revivre la Venise que j’aime, celle de Tiepolo et de Guardi, des védutistes et de Goldoni, celle que l’on peut encore apprécier à la Ca’Rezzonico, musée du XVIIIe dont j’ai si souvent traversé les salles.
La boîte en tissu damassé vénitien vient rehausser encore l’éclat de cette édition digne de l’époque fastueuse de la Sérénissime.
À recommander à tous les amoureux de Venise.
Je remercie les éditions Citadelles et Mazenod pour ce très bel ouvrage.
Sous la direction de Michel Delon – @cit_maz




