Voici un roman totalement inattendu, exotique non seulement par la géographie de l’intrigue mais par le vent de fraîcheur, de nouveauté et de fantaisie qui semble se lever à chaque page tournée.
Ce roman a la saveur douce et sucrée d’un litchi en même temps qu’il n’occulte en rien les difficultés de la vie des protagonistes, emportés par un tourbillon fou.
Tout commence à Lubok Sayong en Malaisie, dans la région de Kuala Lumpur.
Beevi, femme au mauvais caractère, à la détermination farouche et au grand cœur, accompagnée de son ami Auyong, directeur d’une conserverie de litchis, également narrateur, vivent une inondation mémorable, « une mousson inconcevable » qui recouvre la grande propriété.
C’est à ce moment-là que leur vie prend un tournant définitif.
La mort en effet s’invite inopinément comme elle sait si bien le faire et Beevi apprend que le décès de sa sœur Assunta lui donne « charge d’âme » : elle accueille alors chez elle une petit fille Mary Anne, issue d’un pensionnat d’orphelines, et toute nouvellement adoptée par Assunta, mais à nouveau tragiquement esseulée suite à la disparition de cette dernière.
La jeune Mary Anne raconte à son tour le déroulement de sa vie en y mettant « de l’insolite, de la couleur et de la fantaisie ».
Les chapitres alternent ainsi les points de vue de ces deux narrateurs, assemblant des récits du quotidien et des anecdotes incroyables, loufoques ou relevant franchement de la magie, des histoires déformées par la fantaisie narrative de Beevi et des réminiscences du passé, pour former un patchwork coloré et fabuleux : ainsi va la vie quelque part au bout du monde…
J’ai été charmée par ce récit rocambolesque dont les personnages hauts en couleur constituent une société atypique et attachante, et se renforcent face aux épreuves parce qu’ils restent indéfectiblement liés.
Ce roman a remporté le Prix du roman étranger.
Avez-vous déjà croqué dans ce fruit savoureux ?
Aux éditions Zulma.
Moonpalaace 