Beaux Livres·littérature

Madame de LaFayette -La Princesse de Clèves – Christian Lacroix

Une œuvre classique sublimée

J’aime La Princesse de Clèves.
Je crois que j’ai toujours aimé ce personnage depuis mon adolescence où je m’attendais peut-être à lire une sorte de conte… alors qu’il n’en est rien, que le roman est exigeant, et que la généalogie des rois dans les trente premières pages en a rebuté plus d’un.

Mais ce qui me touche le plus en elle c’est sa loyauté, sa capacité à rester fidèle à ses valeurs, même quand elle est éperdue d’amour pour un autre homme que son mari…
Que fait-elle alors ? Elle ne dissimule rien, elle reste entière et lui avoue cet amour fou, extraordinaire comportement que l’on a rarement lu dans les romans qui évoquent plutôt les tromperies des amants.

Et puis la plume classique de Mme de LaFayette ajoute encore de l’éclat à cette grandeur d’âme ; c’est dit-on, le premier roman psychologique dans l’histoire littéraire, il est écrit par une femme, c’est beau, brillant, inoubliable…

Et un jour, un président de la République française s’attaque à ce mythe, tournant en dérision ce qu’il considère peut-être comme une vieillerie.
Et La Princesse s’auréole alors d’un panache de rébellion contre ce manque de sensibilité, d’une révolte face à cette incapacité de comprendre qu’il faut garder vivantes ces œuvres qui disent notre passé, notre âme et notre humanité.

Les boucliers se lèvent et lire, relire, faire lire ce roman devient un acte engagé auquel je me prête avec bonheur depuis.

Alors, quand Christian Lacroix, ce grand couturier, cet artiste, cette âme vibrante, s’empare du mythe de La Princesse de Clèves en composant de magnifiques illustrations aux couleurs bigarrées, aux traits rappelant à la fois Cocteau, Picasso ou Velasquez, c’est un cadeau inouï qui est fait au lecteur : sublimer une œuvre classique, y apporter cette touche personnelle pleine de fantaisie, c’est-à-dire la maintenir en vie !

Voilà comment on construit un mythe et en tant que lectrice, amoureuse des belles lettres, des beaux livres et des belles personnes, je suis reconnaissante à Christian Lacroix et aux Éditions Gallimard pour cette édition d’exception.

Je n’ai pas pu résister à cette édition grand format de la collection blanche rehaussée d’illustrations en pleine page, sur un joli papier épais.

Chez Gallimard

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