On ne peut pas sortir indemne d’une telle lecture, c’est une chose établie apparemment par de nombreux lecteurs.

Si ce roman est la traduction de la lente reconstruction physique, anatomique et fonctionnelle de son auteur, mais également morale et psychologique, peut-elle avoir un effet bénéfique sur le lecteur ?
Peut-elle lui permettre par un effet de « décentration », de se sortir d’un certain apitoiement sur sa propre personne ?
Autrement dit, la souffrance des autres permet-elle de mieux s’abstraire de sa propre souffrance ? De la tenir à distance ou de l’apprivoiser ?
Je le pense…
Philippe Lançon cite Paul Valéry et quatre vers sublimes extraits de « Palme » :
« Ces jours qui te semblent vides
Et perdus pour l’univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts. »
Fulgurance de l’écriture, pouvoir salvateur des mots.
Écrire pour se reconstruire, pour croire encore en la beauté du monde.
Lire pour nous révéler notre humanité.
Chez Gallimard